La télévision et le sport
- tonychapron
- 22 mai 2019
- 25 min de lecture
Bien avant l'introduction de la vidéo dans le football, j'avais pensé ce phénomène comme une préfiguration de l'évolution de nos sociétés. C'était il y a 4 ans.
Depuis, les événements se multiplient qui montrent que le sport est un révélateur des dérives sociétales notamment dans notre rapport à la justice et à la liberté.
La télévision et le sport.
D’un rapport de soumission à un transfert insidieux
des tenants idéologiques de la pratique.
L’exemple du football
Le sport, et le football en particulier, s’est, dans un premier temps, vécu uniquement sous l’angle de la pratique avant que des spectateurs ne viennent assister à des matches opposant des équipes rivales. Il en fut ainsi pendant plus d’un siècle. Mais aujourd’hui, lorsque l’on évoque le spectacle sportif, nous l’envisageons avant tout dans une approche télévisuelle. En effet, vivre le sport c’est essentiellement le vivre à distance par l’intermédiaire de la télévision. Cette modification du rapport au sport implique des adaptations de la part des télévisions mais, plus encore, de la part des fédérations sportives.
Pour satisfaire le grand public en attente d’événements sportifs, chaque discipline a dû faire face à ce changement brutal opéré par l’apparition d’un média de plus en plus exigeant et envahissant. Le football est celui qui offre la conversion la plus tangible dans son rapport à la télévision. Il est celui qui est le plus diffusé et le plus médiatique, ce qui induit des modifications de sa structure propre. Ainsi, en quelques années, il a été contraint de modifier un certain nombre de règles pour satisfaire aux exigences de son diffuseur devenu, dans le même temps, son financeur quasi exclusif.
Ce mariage d’intérêts n’est toutefois pas sans risque lorsque la télévision transforme le rapport à la règle et à la justice sportive. En jugeant les juges et en instituant sa propre vision du jeu et de la loi, le pouvoir de l’image remet en cause notre rapport aux normes sociales et à la construction de celles-ci. Le danger est grand de voir se transformer le pouvoir de l’usage et de la loi en pouvoir de l’image. Car, « là où le monde réel se change en simples images, les simples images deviennent des êtres réels, et les motivations efficientes d’un comportement hypnotique. Le spectacle, comme tendance à faire voir par différentes médiations spécialisées le monde qui n’est plus directement saisissable, trouve normalement dans la vue le sens humain privilégié qui fut à d’autres époques le toucher ; le sens le plus abstrait, et le plus mystifiable, correspondant à l’abstraction généralisée de la société actuelle »[1]. Ce que le sport nous offre c’est une vitrine du monde qui se construit. Il est le révélateur d’une transformation profonde de notre rapport à la justice. En l’utilisant comme analyseur nous essaierons de montrer comment la loi devient une abstraction dès lors que s’institue un pouvoir omniscient d’une télévision devenue instigatrice et outil d’un contrôle total.
1. Sport et télévision : un couple riche et célèbre
L'histoire du sport prend racine au cours du XIXèmesiècle par l'instauration de règles stables et écrites. En édictant un certain nombre de codes et de normes de conduite, les fondateurs institutionnalisent des pratiques locales ou régionales en véritables sports capables de transcender les particularismes culturels. C’est ainsi qu'en quelques décennies (de 1850 à 1900), les règles du football, du rugby, du handball, du basket-ball ou du volley-ball sont élaborées et fixées, voire figées. En effet, on peut considérer que, au début du XXèmesiècle, le processus de législation de la pratique sportive est achevé. Le développement des sports passe essentiellement par cette phase d'appropriation de la règle par le grand public. Or, pour intégrer les principes du jeu il faut que ceux-ci soient facilement intelligibles par le plus grand nombre, et cela passe notamment par leur immuabilité.
Le XXèmesiècle est donc celui de l'essor sportif dans un cadre normatif clairement identifié et non fluctuant. Cette période relativement longue va toutefois être bouleversée, par l'intrusion de la télévision dans le champ sportif. Si la télévision apparaît en 1935, elle ne commence son audience qu'à partir de 1950 avec toutefois un public très restreint puisque seuls 1800 téléviseurs sont alors mis en service[2]. Il faut ensuite attendre 1964 pour qu'une deuxième chaîne soit lancée puis 1972 pour une troisième. Mais les grands changements interviennent dès 1974 lorsque l’Office de Radiodiffusion Télévision Française (ORTF) disparaît. Une réelle concurrence naît alors entre les chaînes. Comme le souligne Jean-François Diana, « la loi de démantèlement du 7 août 1974 a participé au renforcement de la présence du sport à la télévision »[3]. Dans ce nouveau contexte il va devenir un véritable élément télévisuel. Les chaînes vont investir de plus en plus d'argent pour acquérir les droits de diffusion des spectacles sportifs pour remplir leurs grilles de programmes et capter une audience large et populaire. Cette concurrence sera encore exacerbée lorsque Canal Plus s'invitera dans le concert audiovisuel. Créée en 1984, Canal Plus va construire son image sur deux axes : le cinéma et le sport. En se polarisant sur ces deux secteurs, la chaîne cryptée bouleverse l'équilibre. Dès lors, la bataille pour l'audience est lancée, d'autant qu'en 1987, TF1 sera privatisée.
Les dirigeants le savent : les plus grandes audiences sont réalisées sur les spectacles sportifs et notamment sur les matches de football. Et le football français a le vent en poupe (demi-finaliste de la Coupe du Monde 1982 en Espagne, vainqueur de l'Euro en 1984 en France et demi-finaliste de la Coupe du Monde 1986 au Mexique), le produit est alors alléchant et porteur.
Et comme l'écrit Alfred Wahl « une autre ère [...] s'ouvre, puisque les droits sur un match vont passer en 5 années de 150 000 francs à 2 millions de francs environ »[4]. Mais lorsque Wahl poursuit en décrivant ces sommes comme de « folles recettes »[5], il n'imagine pas que ces sommes sont alors dérisoires.
En 1984, les trois chaînes publiques s'étaient entendues pour fixer un tarif raisonnable de 5 millions de francs face à la Ligue Nationale de Football, pour diffuser quelques matches du championnat de France et de l’équipe de France. Mais cette entente ne résiste pas à l'apparition de Canal Plus et la privatisation de TF1. On passe ainsi de « 70 millions de francs avant le changement de statut de TF1 [...] à 170 millions en 1987 et 300 millions de francs en 1992 »[6]. Or, en 15 ans, cette somme va croître de plus de 1400 % pour atteindre un chiffre annuel de 668 millions d'euros de 2007 à 2011. Depuis 2012, la chaine qatarie Al Jazeeravia sa filiale Be in Sport est apparue ; bouleversant un équilibre ou le monopole de Canal + en matière de retransmission footballistique. Toutefois, cela a permis de voir les droits de diffuser les matches de football de la Ligue de Football Professionnel (LFP) conservaient un niveau que d’aucuns estimaient surévalués. Ainsi, pour la période 2012-2016, les droits payés à la LFP sont de l’ordre de 656.2 millions par an.
Cette surenchère financière va de pair avec une surenchère de l'offre télévisuelle sportive. Comme le souligne Didier Guignard « le marché mondial des droits a explosé et il peut être évalué à une soixantaine de milliards d'euros en 2006, de sorte que les droits télévisuels sportifs mondiaux se seraient accrus de 993 % entre 1991 et 2001. En France, sous l’influence de la télévision à péage, l’offre télévisée a été multipliée par 400 en trente-sept ans, de1968 à 2005, tandis que le volume horaire total est passé de 232 heures en 1968 à 90 998 heures en 2005 »[7]. Mais ces données ont continué à croitre et le lancement de la chaine d’information sportive en continu, L’Equipe 21 en décembre 2012, participe de cette logique du toujours plus de sport à la télévision.
Evidemment cette offre télévisuelle est fortement marquée par l'empreinte du football pour lequel on « comptabilisait 1520,07 h de diffusion [contre] 1,57 pour le handball en 2005 sur les chaînes hertziennes »[8].Les Cahiers du Football[9]ont recensé l'ensemble des émissions de football et les matches diffusés sur les chaînes françaises (hertzien, TNT, câble et satellite) entre le mardi 30 octobre et le jeudi 8 novembre, résultat : 78 matches et 15 émissions, soit environ 130 heures.
Cette omniprésence pèse sur l'équilibre financier des différents sports. Derrière le football, les autres sports font pâle figure ; d'une part, en termes d'exposition et, d'autre part, en termes de ressources financières[10]. Cette structure du marché audiovisuel sportif[11]n'est pas sans risque, que ce soit pour les télévisions elles-mêmes (football-dépendantes en terme de programmation et de produit d'appel) et bien évidemment pour les sports. Ainsi, le tournoi de tennis de Roland Garros n’ayant pas trouvé de diffuseurs prêts à payer une somme suffisante pour la période 2014-2018, aux yeux de la Fédération Française de Tennis, la construction d’un grand court est remise en question[12].
2. Vers une modification de la structure sportive
En moins d'un demi-siècle, les sports sont passés d'une compétition culturelle à une concurrence capitaliste. Originellement, ce sont les valeurs, les principes, les techniques et les aptitudes physiques qui sont au cœur d'une compétition entre les sports. Or, ces caractéristiques de "chapelle" vont se transformer progressivement en compétition télégénique. L'objectif des fédérations est alors double : elles cherchent une exposition médiatique pour valoriser leur discipline avec en toile de fond une augmentation conséquente de leurs revenus et accessoirement une augmentation du nombre de pratiquants ou mieux de licenciés.
Cette lutte fratricide vise à attirer les télévisions sur la seule valeur télégénique d'une pratique sportive devenue un spectacle à vendre pour en faire un télé-spectacle. Dans ce contexte où l'économie devient le moteur du sport, les fédérations sont prêtes à beaucoup de compromis voire de compromissions y compris sur ce qui les définit et fonde leur identité. La quasi-totalité des disciplines sportives retransmises à la télévision se sont donc pliées aux nouvelles exigences de celle-ci. Pour les chaînes, la recherche de l'audience passe inévitablement par la recherche d'un spectacle de qualité. Pour justifier une légère érosion de l'audience pour le championnat de France de Ligue 1 de football, Alexandre Bompart, directeur des sports de Canal Plus, expliquait : « il n'y a pas assez de spectacle, [...] le suspense du championnat a été assez vite réduit aux places après le deuxième. Il a manqué les quelques très grandes rencontres et les quelques très grands joueurs qui font que le Championnat prend une dimension différente »[13].
Heureusement l’arrivée de nouveaux investisseurs dans le championnat de France a permis de combler cette exigence. A tel point que l’un d’entre eux s’est offert une chaine de diffusion sportive. Bouclant en quelque sorte la boucle. Créer son propre produit et le vendre.
Pour satisfaire à la télévision, il faut donc un spectacle proposé par de grands clubs, composés de grands joueurs et avec un suspense maintenu le plus longtemps possible, les budgets colossaux de Monaco et du Paris Saint Germain, répondent à ces critères de satisfaction télégénique. Ajoutons, pour reprendre le directeur général de Sport Plus, Bruno Poulain, qu' « en règle générale, le temps d'attention du grand public pour une rencontre sportive n'excède pas deux heures. Au-delà, il zappe quitte à revenir pour la fin de l'épreuve »[14]. Voilà, planté le décor.
Encore faut-il que les ingrédients de cette recette télé-spectaculaire soient avantageusement mis en scène. Pour ce faire, les fédérations sportives adaptent les règles de leur discipline aux carcans télévisuels : afin de limiter la durée des matches, le tennis a d'abord initié le tie-break, le volley-ball a instauré un nouveau système de comptage des points, le tennis de table après avoir grossi le volume des balles a mis en place des sets à 11 points plutôt que 21. En boxe, le nombre de rounds est passé de 15 à 12. En Formule 1, la durée des courses est évaluée à 1h30 environ pour chaque grand prix. Ainsi, mieux formatées, ces disciplines s'offrent potentiellement plus facilement aux télévisions.
Reste le contenu. Pour attirer les téléspectateurs, il faut une réelle dramaturgie : des héros, du suspense, des rebondissements, une production de chiffres, de l'action, de l'incertitude et parfois du glamour. Au basket-ball, afin qu'il y ait un maximum de shoots durant le match on a réduit à 24 secondes, le temps de possession de balle par une équipe pour réaliser un tir, autrefois il était de 30 secondes. L'équipe qui possède le ballon à 8 secondes pour entrer dans le camp adverse contre 10 auparavant. Au rugby, il est désormais interdit de conserver la balle au sol lors d'un regroupement. La balle doit être libérée à l'arrivée au sol sous peine de pénalité. On gagne ainsi en lisibilité et on multiplie les actions de jeu. Au football, le gardien ne dispose que de 5 à 6 secondes pour dégager le ballon dès lors qu'il s'en est emparé avec les mains. De même, il lui est interdit de prendre le ballon avec les mains si celui-ci lui est envoyé par un partenaire. Autour du terrain, sont répartis une dizaine de ballons que de jeunes ramasseurs de balles renvoient dès que le ballon sort des limites de l'aire de jeu. Moins de temps morts et plus de rythme ce sont plus d'actions, potentiellement plus de buts, donc plus de spectacle.
Autres mœurs aussi. Au beach-volley, les joueuses portent de seyants maillots de bain, cela peut réveiller l'œil de téléspectateurs pas toujours spécialistes du volley-ball[15]. Dans cet esprit, le tennis se veut également charmeur et maintient la tradition de la jupe pour les joueuses. Le tournoi de Madrid, Master 1000, recrute depuis 2004 des mannequins de l'agence Elite pour ramasser les balles. Tout est bon pour attirer le chaland.
Ce qui peut paraître ici anecdotique ne l'est plus lorsque l'on analyse les propos de Bruno Poulain, qui invite le football et la Formule 1 à changer un certain nombre de principes de leur discipline ; « j’aimerais voir certains changements dans des sports télévisuels comme la F1 et le football. Ça m’énerve un peu de voir qu’un Grand Prix peut, aujourd’hui, se gagner dans les stands. Je serais plus pour la formule américaine de l’Indy Car, qui consiste à prendre un nouveau départ à chaque incident de course. La justice sportive n’est peut-être pas toujours respectée mais on y gagne en incertitude, donc en spectacle. Pour le football, je voudrais bien que l’on fasse quelques tests sérieux de rencontres sans hors-jeu»[16]. On touche alors à l'essence même du sport, qui reste une compétition fondée sur l'égalité des chances et la justice commune. Les idées de M. Poulain attestent que la logique télévisuelle n'est pas une logique sportive mais une logique marchande fondée sur un spectacle que l'on peut moduler, orchestrer voire scénariser.
Toutes ces adaptations ou soumissions témoignent de la relation qui s'est instaurée entre le sport et la télévision. Ainsi, en considérant cette discipline comme la plus marquée par cette relation, le football est-il devenu mono-dépendant tant dans sa structure économique que dans le propre vécu de sa pratique. Au regard des observations qui suivent on comprendra mieux pourquoi le sport phare modifie son contenu pour satisfaire aux exigences de son tuteur financier.
Le football est devenu un secteur économique à part entière, générant par le seul championnat de France de Ligue 1 plus de 1 000 millions d’euros de recettes par an. Dans cet univers de foot-business, les finances des clubs ont une importance considérable, d’une part, sur les résultats et, d’autre part, sur l’attractivité de ceux-ci que ce soient pour les sponsors, les joueurs, les spectateurs ou les télévisions. On entre alors dans une spirale financière ; pour obtenir de bons résultats, il faut de bons joueurs qu’il faut payer très confortablement, il faut donc récolter des fonds conséquents. Pour le public : le fait d’avoir de grands joueurs mobilise les supporters. Pour les dirigeants : cela leur permet d’espérer de bons résultats, condition sine qua nonpour attirer spectateurs et sponsors. Les grands joueurs et les résultats garantissent un spectacle attrayant notamment pour les télévisions qui voient là l’occasion d’attirer un plus grand nombre de téléspectateurs donc potentiellement un plus grand nombre de clients pour acheter des écrans publicitaires, lesquels attendent de l’audience. Et pour avoir de l’audience, il faut de nouveaux grands joueurs que l’on paye toujours plus cher, etc.
Or, dans un tel système de concurrence effrénée, de surenchère salariale, les résultats sont indispensables à la survie des clubs, ils conditionnent en effet l’intérêt des spectateurs et des téléspectateurs. La moindre érosion de cet intérêt peut se transformer en catastrophe sportive et économique. Ce n’est donc pas un hasard si, tous les quatre ans, dans les mois qui précédèrent l’appel d’offre pour les droits télévisuels de la Ligue 1, les présidents de club par l’intermédiaire de leur porte-parole, Frédéric Thiriez, président de la LFP, se livrent à un exercice d’autopromotion de leur produit tels des représentants de commerce vantant les mérites d’un produit miracle. L’objectif est de maintenir à flots l’économie des clubs français dont le financement dépend essentiellement des droits télévisuels.
Aujourd’hui plus que jamais, le football est télé-dépendant. Cette observation est d’ailleurs une des conclusions de F. Thiriez lorsqu’il écrit : « la billetterie, qui assurait 50 % des ressources il y a peu, n’en représente plus que 13 % en première division, moins que le sponsoring (16 %). Les subventions des collectivités locales sont en chute libre (4 % des ressources en 2000-2001, contre 20 % en 1994-1995). Ce sont les recettes télévisuelles, réparties entre les clubs par la Ligue Nationale de Football, qui explosent et assurent 60 % du budget moyen de la première division […]. Il y a cinq ans, cette proportion n’était que de 27 %»[17]. Dix ans ont passé depuis cette analyse économique mais les chiffres n’ont fait que confirmer cette structuration, on évalue ainsi pour la saison 2011-2012 la part des droits télévisés dans le budget de l’ensemble des clubs français à 54 % quand la part des recettes de la billetterie est estimée à 11%[18].
Une telle structure économique, reposant sur un unique financeur[19], s’expose soit à un krach soit à un adoubement. Nous l’avons déjà évoqué, le football s’est déjà plié à nombre d’exigences pour satisfaire aux carcans télévisuels. Cependant, si « le média de référence exerce de relatives pressions pour modifier les règles, et intervenir sur le caractère imprévisible d’un événement (horaires et calendriers adaptés, plus grande diversité de choix, simplification des règles, etc.) »[20], il tend désormais à intervenir sur la justice sportive.
Ainsi, en interpellant l’opinion publique sur l’arbitrage du football, la télévision a transformé le rôle originel et le statut de l’arbitre. Elle bouleverse le rapport à la justice car elle a cessé « d’être seulement porte-parole, traducteur, médiateur. Elle tend à s’ériger en contre-institution»[21].
3. La justice télévisée
L’attractivité du sport repose sur un équilibre que décrit Alain Garrigou et plus particulièrement sur l’incertitude du résultat dans une structure où « la justice est à la fois élémentaire et complexe »[22]. Or, le système des sports se fonde sur cette double logique judiciaire : accessible à tous, la règle se doit d’être facilement appréhendée et complexe parce qu’elle s’applique dans l’instantanéité du jeu. C’est de cette complexité qu’est né l’arbitre. Il a fallu aux joueurs le recours à un individu extérieur (the umpire, littéralement l’impair) pour trancher en cas de litige et d’interprétation de la règle. Mais celui qui a fondé l’institution sportive c’est l’arbitre. The referee, celui auquel on se réfère lorsque l’application de la règle se complexifie. Son apparition va asseoir l’autorité de la règle et permettre sa propagation et son immuabilité. En garantissant l’uniformisation de l’application de la règle sur tous les terrains du monde, l’arbitre va contribuer au développement du sport. Il en sera ainsi pendant plus d’un siècle et demi. Celui qui dit le droit, applique les lois et impose le respect de celles-ci, assurera sa mission avec l’autorité d’un personnage auquel on se réfère pour garantir l’équilibre et l’existence du jeu.
Cependant, ce statut se trouve déstabilisé par l’intrusion progressive de la télévision dans la retransmission des matches de football. Lorsque dans les années 1960, la télévision disposait de deux caméras pour diffuser une rencontre, elle en utilise aujourd’hui jusqu’à vingt-six pour chaque match du championnat de France de Ligue 1. En quelques années, la télévision s’est donnée les moyens techniques pour couvrir l’ensemble du terrain afin que rien ne lui échappe. Ce qui initialement pouvait s’apparenter à une tentation de mieux montrer les sportifs, c’est progressivement transformé en inquisition et en procès permanent. Le ralenti ne sert plus uniquement à apprécier la qualité technique de tel ou tel joueur, il est essentiellement utilisé pour valider ou invalider les décisions arbitrales, en somme, « le ralenti joue un rôle central de vérification »[23]. C’est dans cet esprit que Dominique Mehl écrit que « le média instauré en auxiliaire de la justice s’en tient difficilement à ce rôle ; il se constitue volontiers en partenaire puis en substitut »[24]. L’arbitre se trouve alors sur le banc des accusés. La télévision a désormais vocation à établir que la justice est imparfaite. Ce faisant, elle tend à valider voire à matraquer dans l’opinion publique que le juge se trompe et que cela devient inacceptable, intolérable. Elle trouve d’ailleurs un écho favorable auprès des dirigeants du football français puisque le président de la Ligue de Football Professionnel déclarait « refuser un but valable, on ne peut pas le tolérer »[25].
Afin de remédier à l’imperfection judiciaire, il est constamment préconiser d’aider les arbitres à ne plus faire d’erreur grâce à la vidéo. On remet alors en cause l’arbitre dans sa fonction de juger, dans l’instant et en son âme et conscience, on remet en cause son autorité et sa légitimité de garant du respect des lois mais on remet aussi en cause le fait qu’« une partie se prête […] à de riches variations et à des commentaires passionnés sur la culpabilité, la préméditation, les motivations obscures de décisions défavorables aux siens, la corruption, la légitimité et l’arbitraire des sanctions, bref à un débat dramatisé et caricatural sur la justice ici-bas »[26].
Cette expérience de la justice est l’un des fondements de la pratique sportive. En effet, le jeu repose invariablement sur l’acceptation d’un corpus de règles ; chaque participant respecte celui-ci et de se soumet à l’autorité de l’arbitre pour décider de ce qui est licite ou ne l’est pas. Chacun se confronte alors à l’arbitraire des décisions tout en acceptant que l’erreur fasse partie du jeu. Elle est d’ailleurs fondatrice de la pratique sportive collective. Un sport sans erreur n’existe pas, elle fait partie intégrante du jeu : erreur individuelle ou collective, erreur d’un partenaire ou d’un adversaire. C’est elle qui conduit au déséquilibre des forces entre les acteurs. Or, cette part d’incertitude fondamentale pour maintenir l’intérêt du jeu ne peut s’appliquer à l’arbitre puisque, a priori, on attend de lui un jugement sans erreur. C’est pourquoi le débat sur l’arbitrage vidéo revient systématiquement dès qu’une erreur d’arbitrage est constatée par la télévision. Après avoir mis en exergue les erreurs des arbitres, « la télévision vient avec ses ressources au secours d’une justice impuissante »[27]. L’exercice de style ne manque pas d’intérêt puisque l’image de l’autorité construite par la télévision est celle d’une autorité faillible voire défaillante qui ne peut légitimement plus fonctionner de la sorte.
Comme le décrit Guy Lochard[28], la télévision instaure différents degrés de visualisation : du monstratif au démonstratif en passant par le narratif. Dans le registre démonstratif, « c’est le match revu par l’œil de la télévision qui est devenu la référence »[29]. Cette soumission à l’autorité auto-construite de la télévision s’étend à tous, jusqu’au ridicule. Ainsi, ce ne sont plus seulement les téléspectateurs qui sont gagnés par ce référentiel institué. Les écrans se sont aussi installés dans les stades. De nombreux écrans géants ont fait leur apparition dans les enceintes sportives afin que le spectateur ne se trouve plus en infériorité technologique face au téléspectateur. On propose ainsi des ralentis quasi instantanés alors que le jeu continue de se dérouler sous vos yeux (dans l’indifférence générale ?) happés par l’écran géant. Lors d’un match entre Israël et l’Italie, comptant pour les barrages de l’Euro 2009 Espoirs, on a même pu voir le match diffusé en léger différé de 3 secondes pendant la rencontre (cela a duré 20 minutes). Le spectateur passe ainsi d’un statut à un autre, d’une réalité à une autre. Ce qu’il voit et ce que la télévision lui donne à voir et à revoir. Car comme l’écrit Pierre Bourdieu, « de fil en aiguille, la télévision qui prétend être un instrument d’enregistrement, devient instrument de création de réalité. On va de plus en plus vers des univers où le monde social est décrit-prescrit par la télévision »[30].
Cette redéfinition de la réalité concerne aussi les joueurs, puisqu’il n’est pas rare d’entendre les acteurs du jeu interpeller l’arbitre après qu’une décision a été prise à leur encontre : « vous regarderez la télé ! », comme si ce qu’ils venaient de vivre dans l’instant ne pouvait se suffire à lui-même ; la vérité du terrain n’est qu’une réalité imparfaite, elle ne peut se vérifier que par l’image. L’expérience humaine de ce que l’on vit ensemble n’est plus la référence et ne peut être qu’une forme de justice imparfaite ; « humanisée, la Justice ne pourrait plus avoir le monopole de dire le juste, de dire le vrai. Tout déplacement du lieu où s’exerce la fonction de justice serait alors rendu possible et la place prise par les médias dans la régulation socio-politique des sociétés dites "post-industrielles" les autoriseraient à prétendre suppléer les carences de la Justice jusqu’à aspirer à imposer leur définition du juste et du vrai. Pour accomplir impunément cette mission, les médias développent des pratiques, des savoir-faire, des "procédures" qui ont toutes pour fonction de "légitimer" un peu plus la place ainsi occupée, à la place ou en partage avec la Justice »[31]. Ce constat est inquiétant parce qu’il fait passer le réel, le ressenti au second plan, loin derrière ce que l’on voit à la télévision. Il faut que tout nous soit remontré (remonté ?) pour que nous puissions l’apprécier, l’appréhender, si bien que le vécu ne peut être que du "réchauffé", du revu.
Tous les médias, quel que soit leur format, se soumettent à cette logique télévisuelle, ainsi le quotidien sportif L’Equipepublie régulièrement des photographies issues de retransmissions télévisées pour démontrer les erreurs d’arbitrage[32]. Dans sa version internet, il a récemment proposé à ses lecteurs de ré-arbitrer le match OM-PSG [33]. Non seulement la version papier revenait sur les décisions arbitrales du match de la veille, mais le site Lequipe.frreprenait un montage vidéo (à partir des images de Canal+) de 5 situations pour lesquelles les lecteurs devaient avaliser ou déjuger les choix de l’arbitre. Tout public averti devrait être conscient du danger populiste d’une telle méthode.
Enfin, la radio entre également dans cette logique en proposant le "ralenti radio" (sic !). Les stations RTL et RMC, dans leurs soirées multiplex du championnat de France, proposent à leurs auditeurs un descriptif des ralentis que leurs journalistes décryptent sur des écrans en studio qui leur permettent de dire leur vérité à partir d’images que des réalisateurs ont sélectionnées (nouvelle ère du reportage radiophonique). Ce faisant, tout un chacun devient téléspectateur y compris sans télévision !
Le simple fait d’apposer une étiquette « Vu à la télé » suffit à garantir la qualité des produits. C’est dans cet esprit que le spectateur est devenu avant tout un téléspectateur, si l’on considère le nombre de spectateurs dans les stades et le nombre de téléspectateurs, on constate que le différentiel représente plus de 100 millions de personnes[34], ce qui tend à prouver que la télévision est bien la principale façon de vivre le sport. Et comme ce qui est vu à la télévision est forcément vrai, par conséquent, plus le téléspectateur voit, plus il est fondé à porter un jugement définitif d’autant qu’il est placé en qualité de témoin privilégié et d’expert autoproclamé.
Fort de ce statut d’expert témoin, le téléspectateur devient un juré légitime pour dénoncer l’erreur judiciaire (le « sondage » de L’Equipeparachève ce sentiment et légitime toute forme de critique quand bien même elle ne s’appuie que sur une connaissance très sommaire des lois du jeu). Le jury populaire est alors composé de millions de personnes aptes à rendre une juste justice quand, dans le même temps, l’arbitre sportif est seul pour rendre une justice instantanée et faillible.
4. Du disciplinaire au contrôle total
Ce qui se vit sur le terrain de football nous renseigne sur la société dans laquelle nous vivons. Il s’agit d’un analyseur judiciaire du transfert de pouvoir qui s’opère. En effet, l’arbitre peut être considéré comme celui qui incarne le mieux les sociétés disciplinaires au sens où il exerce à la fois les fonctions de surveillant et de juge, si bien qu’il s’inscrit parfaitement dans la double logique décrite par Foucault dans « Surveiller et punir »[35]. Dans ce type de société, l’autorité s’exerce de façon naturelle et repose sur le statut des membres de la communauté. La loi garantit le fonctionnement social parce qu’elle est appliquée sans discussion.
Dans un monde où toutes les institutions sont en crise, l’autorité légitime des arbitres est remise en question. Or, dans toute modification mettant en cause une institution apparaît une contre-institution. Ainsi, en proposant un autre rapport à l’autorité sportive, la télévision propose non plus de fonctionner sur un mode disciplinaire mais d’introduire un contrôle total. C’est donc dans une logique panoptique[36]qu’il faut comprendre le rôle que se donne la télévision. En effet, en introduisant le doute sur les compétences des juges sportifs, elle déplace l’efficience de la justice de l’humain faillible au technologique omniscient. Avec 26 caméras, le terrain de football est sous contrôle vidéo en permanence et ce nombre d’observatoires n’est pas limitatif. L’introduction d’un comité de visionnage, au sein de la Fédération Française de Football, chargé de scruter les faits ayant pu échapper à l’arbitre sur le terrain, permet de sanctionner a posteriorides actes délictueux que les caméras ont saisis. Les joueurs sont placés sous contrôle permanent. Voilà une nouvelle étape franchie grâce et par la télévision. De sorte qu’aujourd’hui il est naturel de penser que cette entreprise panoptique ne fait que préfigurer une institution nouvelle où l’arbitre sportif ne sera qu’un agent de transmission des directives télévisuelles.
Au-delà du statut de cet agent de contrôle, c’est la société sportive et la société dans son ensemble qui est en passe de modifier son rapport à la loi. En effet, les règles sociales s’élaborent dans un ensemble de rapports entre individus et se modifient en fonction de l’usage que l’on en fait et du seuil de tolérance que l’on fixe d’un commun accord et que l’on module en fonction de la nature des rapports sociaux et politiques en vigueur dans nos civilisations[37]. Le juge participe alors à maintenir les relations sociales dans un cadre fixé par les législateurs mais suffisamment fluctuant pour prendre en compte l’évolution sociétale.
Là où le rôle du juge est essentiel c’est qu’il donne corps à la loi non pas pour ce qu’elle est mais pour ce qu’elle implique en terme comportemental. En effet, lire le code civil ne suffit pas à comprendre le monde social dans lequel nous vivons. En revanche, lire les attendus d’un procès livre un aperçu de ce que le juge, parce qu’il représente la société, souhaite protéger. Donner corps à la loi c’est lui donner une raison d’exister, rappeler l’interdit ne suffit pas, encore faut-il que cet interdit trouve une résonance par rapport à la vie sociale qu’il se doit de protéger. Ainsi, le juge opère la renaissance de la loi car il l’incarne en ce sens qu’il la transmet et l’adapte aux circonstances. En somme, il est la lettre et l’esprit.
En instituant le contrôle permanent, la télévision nous offre une vision binaire de la loi : ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Or, la vie se situe souvent entre les deux. Cette vision du monde est dangereuse car elle ne favorise pas la confrontation à la loi et par conséquent elle fige les rapports sociaux. L’interprétation de la règle est une des conditions sine qua nonde nos sociétés de droit démocratique. Elle permet aux citoyens de l’intégrer tout en essayant de la contourner parce qu’il existe un monde intermédiaire : le semi-légal. Comment mieux comprendre la loi qu’en essayant de s’y soustraire tout en l’intégrant dans ses propres comportements ? L’homme fonctionne comme cela dès son enfance parce qu’il a besoin d’interdits pour savoir dans quel monde il vit. Le soustraire à cette confrontation directe avec la loi, c’est lui interdire l’accès à la civilisation. Le placer sous contrôle permanent c’est refuser qu’il puisse, seul, accepter les règles de la vie sociale, c’est refuser de faire confiance à son intelligence et à son besoin de vivre en communauté. Le placer sous contrôle permanent c’est faire de la loi une force exogène, une autorité suprême inaccessible et immuable. En somme, c’est déshumaniser la loi.
Les partisans du tout vidéo ont une vision restrictive du monde qui les entoure, ils s’en tiennent au cas où effectivement elle pourrait être utile sans intégrer cette logique dans une approche globale qui tiendrait compte des vertus civilisatrices de ce qui se situe entre la loi et le hors la loi, ce qui se vit en marge de la loi sans vraiment la remettre en cause et qui parfois la fait évoluer et s’adapter au monde social. Ce que l’on attend du monde c’est aussi parfois de l’arbitraire y compris lorsqu’il s’agit de justice, plus encore s’il s’agit de justice sportive. Car, comme le souligne, Alain Coulon, « prendre conscience ou tout au moins accepter l’arbitraire de la règle, c’est être sur la voie de comprendre que les règles ne comportent pas en elles-mêmes leurs potentialités d’application, mais qu’elles gouvernent simplement un usage »[38]. Nous sommes alors dans une logique de civilisation puisque l’individu prend conscience que c’est son attitude qui valide cet usage et lui donne corps.
Le rôle de l’arbitre est donc de maintenir cet équilibre entre : ce que dit la loi et l’usage accepté par la société. Les joueurs, mais aussi les spectateurs ou téléspectateurs, vont alors s’inscrire dans une démarche d’autocontrôle de leurs pulsions. Non pas parce qu’ils sont sous contrôle permanent mais parce qu’ils intègrent les règles et leur usage. Le fait de jouer suppose que l’on accepte de se soumettre à ces normes de conduite sous peine de voir disparaître le jeu, ce que les joueurs comprennent parfaitement. En revanche, dans une société de contrôle, l’autocontrôle des pulsions n’existe plus, il devient obligation de contrôle parce que chacun est contrôlé par autrui en permanence, nous sortons alors du processus de civilisation. Norbert Elias évoquait d’ailleurs cet aspect lorsqu’il écrivait : « l’apprentissage de l’autocontrôle est un universel humain, la condition commune de l’humanité. Ce qui a changé au cours de l’évolution de l’humanité, ce sont les normes sociales de l’autocontrôle et la manière dont elles sont élaborées »[39]. En instituant le contrôle total, panoptique, la télévision rompt ce principe fondamental de construction des normes sociales. En effet, elles se construisent à partir de l’expérimentation que chacun fait de l’utilité ou non de la règle et du rappel que l’arbitre impose. En instituant le contrôle « continu et illimité »[40], la télévision prive les acteurs du jeu d’une construction autonome des règles. C’est en cela qu’elle remet en question les tenants idéologiques de la pratique sportive.
Conclusion
Le sport nous offre souvent l’opportunité de transposer à la société des caractéristiques propres à son fonctionnement. Il est à la fois modèle pour les sociétés et modelé par elles. En observant les relations que le football a tissé avec la télévision, c’est le pouvoir de l’image que l’on interroge.
D’abord, objet de convoitise pour remplir des grilles de programmes, il est devenu un enjeu économique pour les télévisions qui se l’arrachent à prix d’or. Cet investissement n’est pas sans répercussions tant en termes organisationnels que structurels. Mais là où il se fait le plus sentir c’est dans le caractère définitif des jugements opérés sur les décisions arbitrales.
Dès lors que la référence devient télévisuelle, elle a vocation à être projetée au plus grand nombre sans qu’aucune analyse de fond ne soit malheureusement proposée. Remettre en cause la justice sportive à partir d’images commentées sans recul est devenu un leitmotiv des retransmissions de matches de football. Cette démarche n’a d’autres effets que de souligner l’incompétence des juges et d’ériger la vidéo comme solution miracle. Mais est-ce le rôle de la télévision de se positionner en tant que juge et procureur, en tant qu’instrument de contrôle permanent ? C’est là un glissement dangereux que de confier la justice à un média aussi facilement mystificateur. En outre, c’est une vision sociétale qui inspire quelques craintes quant aux libertés individuelles et collectives, car placer des individus sous contrôle permanent déconstruit notre rapport à la justice. Il déshumanise les relations que chaque citoyen peut entretenir avec la loi.
Le football, parce qu’il est en première ligne des innovations télévisuelles, participe de cette logique sociale qui tend à transférer le pouvoir de juger au pouvoir de contrôler par l’image. Rêver d’une justice sportive parfaite grâce à la vidéo, c’est surtout promouvoir une société de contrôle liberticide.
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[1]Debord, G. (1992). La société du spectacle.Paris : Editions Gallimard. p.23
[2]Maigret, E. (2003). Communication et médias. Paris : La documentation Française. p.29
[3]Diana, J.F. (2004). Identité de l’image du sport. Médiamorphoses, 11, 22-26.
[4]Wahl, A. (1989). Les archives du football. Sport et société en France (1880-1980). Paris : Editions Gallimard/Julliard. p.332
[5]Wahl, A. (1989). ibidem, p.332
[6]Bourg, J.F. (1993). L’implacable loi de l’économie. Dossiers de l’audiovisuel, 50, 7-17.p.11
[7]Guignard, D.(2007). Lesmédias (télévisions), nouveaux maîtres du jeu sportif ?Sciences de la société, 72, 132-146. p.133.
[8]Guignard, D. ibidem, p.137
[9]Les cahiers du football, novembre 2007.
[10]Voir Libérationdu 26-27 janvier 2008. Derrière le foot, le grand écart. Le football totalisait près de 700 millions d’euros en droits télévisuels alors que le rugby en totalisait 50, le tennis 34, le cyclisme environ 23, le basket 2 millions.
[11]Bien que le championnat de France de football soit moins rétribué que celui de l’Italie (960 millions d’euros) ou que l’Angleterre (1.7 milliard d’euros). Les Echosdu 11 octobre 2013.
[12]Voir Les Echosdu 11 octobre 2013.
[13]France Football, n°3145, mardi 18 juillet 2006.
[14]L'Equipe Magazinen°1219, samedi 22 octobre 2005.
[15]Bien que le port du bikini ne soit plus obligatoire, la tradition perdure.
[16]L'Equipe Magazinen°1219, 22 octobre 2005.
[17]Thiriez, F. (2002). Le football français à l’épreuve du "foot-business",Pouvoirs, 101, 65-74. p.66
[18]Thiriez, F. (2013). Le foot mérite mieux que ça. Paris : Editions du Cherche Midi. pp 309-310
[19]Le tennis se retrouve confronté au même problème, tel qu’abordé précédemment dans le cas du tournoi de Roland-Garros.
[20]Diana, J.F. (2004). op. cité, p.24
[21]Mehl, D. (2003). Victimes n°1.Dossiers de l’audiovisuel, 107, 61-73. p.66
[22]Garrigou, A. (2002). Un jeu presque parfait : pourquoi les règles sportives changent. Revue juridique et économique du sport, 62, 7-26.
[23]Blociszewski, J. (2007). Le match de football télévisé. Rennes : Editions Apogée, p.114
[24]Mehl, D. (2003). Op.cité. p.65.
[25]L’Equipe, le lundi 29 septembre 2008.
[26]Bromberger, C. (1995). Le matchde football. Ethnologie d’une passion partisane à Marseille, Naples et Turin. Paris : Editions de la Maison des sciences de l’homme. p.118
[27]Salas, D. (2003). Deux logiques en conflit. Dossiers de l’audiovisuel, 107, 9-18. p.14
[28]Lochard, G. (2007). Les régimes de visualisation des compétitions sportives. Sciences de la société, 72, 9-25.
[29]Blociszewski, J. (2007). op.cité, p.56.
[30]Bourdieu, P. (1996). Sur la télévision. Paris : Raisons d’agir Editions. p.21
[31]Commaille, J. (1994). L’exercice de la fonction de justice comme enjeu de pouvoir entre Justice et médias. Droit et société, 26, 11-19. p.15
[32]Voir L’Equipe, éditions du lundi 29 septembre 2008, du dimanche 30 mars 2008 ou du lundi 15 septembre 2008 dans lequel sont publiées 9 clichés provenant des images de Canal + et édition du lundi 7 octobre 2013.
[33]http://www.lequipe.fr/Football/Actualites/Om-psg-des-decisions-discutables/407218
[34]Pour la saison 2006/2007, le nombre de spectateurs ayant fréquentés les stades était de 8 285 414 alors que le nombre de téléspectateurs estimé était de 110 millions, source Footpro Magazine n°28, juin/juillet 2007.
[35]Foucault, M. (1975). Surveiller et punir. Paris : Editions Gallimard.
[36]Créer un sentiment d’omniscience invisible, pour mieux comprendre ce qu’est le panoptique on se référera aux travaux de Foucault, M., Ibidem et à Bentham, J. (2002). Le panoptique. Paris : Editions Mille et une nuits.
[37]Voir sur le sujet Elias, N. (1973). La civilisation des mœurs. Paris : Calmann-Lévy.
[38]Coulon, A. (1998). Le football comme spectacle : le plaisir de l’arbitraire. Communications, 67, 25-32. p.30.
[39]Elias, N., & Dunning, E. (1994). Sport et civilisation, la violence maîtrisée, Paris : Fayard. p.58
[40]Deleuze, G. (1990). Pourparlers.Paris : Editions de Minuit. p.246
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